Conférence à l’AIRDF 2016 : Le lire-écrire dans la perspective de l’APL en contexte de LMM
Sylvie C. Cartier, Virginie Martel, Jean-François Boutin et Jean Bélanger était au congrès 2016 de l’Association internationale de la recherche en didactique du français (AIRDF) tenu à l’UQAM, le 25 août 2016.
L’équipe SLAME (Soutien à la Lecture et à l’Apprentissage Multimodaux à l’École) vise la persévérance et la réussite scolaire des élèves par l’appropriation de pratiques d’enseignement favorables à l’amélioration de la compétence en lecture. Les pratiques d’enseignement ciblées sont celles qui misent sur une situation en lecture présente dans tous les cours et directement associée à la réussite scolaire, soit l’apprentissage par la lecture (APL) (Cartier, 2007; O’Reilly & McNamara, 2007; Vacca & Vacca, 2002). Introduite au plus tard à la 3e année du primaire, la situation d’APL requiert des élèves qu’ils apprennent sur différents sujets, en lisant divers types de textes, dont les multitextes (Boutin, 2012b), afin de réaliser différentes activités dans des disciplines variées (Cartier, 2006). Dans le présent projet, ce sont spécifiquement les pratiques d’enseignement en situation d’APL des enseignants en classe de français en contexte de nouvelle littératie dite multimodale médiatique (LMM) Kress, 1997; 2010; Lebrun, Lacelle et Boutin, 2012) qui dirigent les réflexions et actions du groupe. Ce dernier, véritable communauté de pratiques, est formé d’un réseau de collaborateurs (chercheurs, direction des services éducatifs, conseillers pédagogiques, bibliothécaires, directions scolaires et enseignants) combinant des expertises pratiques au primaire et au secondaire, théoriques et organisationnelles susceptibles d’assurer le développement et l’appropriation de pratiques en classe en matière d’APL en contexte de LMM.
Les perspectives d’étude retenues par l’équipe SLAME les positionnent quant à des éléments centraux liés à l’étude du lire-écrire qui feront l’objet de discussions. D’entrée de jeu, la conception même du lire-écrire, dans la perspective de l’APL, se doit être bien explicitée et discutée. Entre autre chose, il apparait fondamental de distinguer la compréhension en lecture de l’apprentissage par la lecture, particulièrement en classe de français, où l’accent est mis sur la lecture et l’appréciation d’œuvres littéraires (MELS, 2001; 2006). De même la LMM doit être différenciée du simple recours aux nouvelles technologiques de la communication lors de situations d’écriture et de lecture. Dans le prolongement, les pratiques d’enseignement jugées favorables au développement de la compétence à lire des élèves d’aujourd’hui doivent faire l’objet de discussions, notamment parce que la conception du lire-écrire et de l’apprentissage en général, mais aussi la connaissance même du processus d’APL, induisent en grande partie le jugement sur ces pratiques. Enfin, les conditions qui facilitent et les facteurs qui entravent la mise en œuvre et l’appropriation de ces pratiques pédagogiques jugées favorables constituent un autre élément qu’il importe de réfléchir. Dans le projet SLAME, c’est en contexte de recherche-action collaborative que nous avons choisi de travailler en nous appuyant sur différentes facilitateurs identifiés dans la littérature.